jeudi 13 juin 2013

Glacé (2011)

Un cheval retrouvé décapité et dépecé à l'arrivée d'un téléphérique, à deux mille mètres d'altitude, juste au-dessus d'une gigantesque usine hydroélectrique souterraine, par un matin de décembre gelé et enneigé. Une enquête qui commence avec réticence pour le commandant Servaz, choqué que la police consacre tant de moyens à enquêter sur la mort d'un cheval du fait que le propriétaire de ce cheval est un homme richissime... Mais bientôt, c'est un cadavre humain qui apparaît dans une vallée isolée et lugubre des Pyrénées. Une vallée où se dresse aussi un sombre asile psychiatrique unique au monde, destiné à des tueurs incontrôlables que les prisons ne peuvent pas recevoir.


Les beaux temps continuent -- si je puis me permettre cette métaphore météorologique à propos d'un livre qui se passe au milieu des glaciers. J'ai en effet adoré ce thriller prêté par une collègue de bureau (oui oui, vous avez bien lu: en ce moment, je n'ai pas seulement des confrères et des consœurs mais aussi des collègues!). C'est prenant et bien écrit: Bernard Minier arrive à poser une atmosphère oppressante en peu de mots, sans envolées littéraires, et à créer une intrigue complexe et riche. Sans oublier une touche d'humour et des personnages bien campés, notamment Servaz, un flic déprimé et pessimiste totalement asocial. Une réussite d'autant plus marquante qu'il s'agit d'un premier roman.

Inévitablement, j'ai passé une nuit bien courte en cours de lecture: je ne dors pas bien quand je suis convaincue qu'un tueur rôde dans mon salon. Mais c'est aussi pour cela que les thrillers marchent aussi bien, je crois... Et vous savez quelle belle satisfaction j'ai eue? À force d'appliquer la leçon que j'ai tirée de mes lectures de P. D. James et d'Agatha Christie et de mon visionnage de la série Arabesque, qui est de toujours soupçonner tout le monde, j'ai même compris une partie de la vérité avant Servaz... :)

Florilège de citations:

"Il sélectionna un numéro en mémoire et obtint la voix de sa fille expliquant en substance qu'elle rappellerait toute personne lui laissant un message sur un fond sonore qui lui fit penser que l'enfer était peuplé de mauvais musiciens."

"Servaz se sentit déprimé par tous ces univers de rechange, tous ces forums, tous ces sites. Il se dit qu'auparavant tous ces cinglés se seraient crus les seuls de leur espèce et qu'il se seraient terrés dans leur coin. Aujourd'hui, grâce aux moyens de communication modernes, lesquels communiquent d'abord la sottise et la folie et -- plus parcimonieusement -- la connaissance, ils découvraient qu'ils n'étaient pas seuls, entraient en contact, et cela les confortait dans leur dinguerie."

"Servaz le considérait comme la preuve vivante qu'un imbécile peut grimper haut s'il a d'autres imbéciles au-dessus de lui."

À découvrir...

Bernard Minier, Glacé
Éditions Pocket, 8,40€, 736 pages

6 commentaires:

  1. Oulalalalalalalalalala(lalalalalala) !

    Et dire qu'il est là, sur mes étagères! C'est pas compliqué, je vais le lire. Maintenant. Tu es diabolique :D

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    1. MOUHAHAHA!! (Tu entends ce rire diabolique?? ^^)

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    2. Je l'entends d'ici ! Je viens de le finir, et figure toi que je ne cesse de sursauter au moindre bruit. Et si Hirtmann rodait... Brrr, quelle lecture excellente, excellente ! :D

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    3. Trop bien ! Je suis ravie que tu aies aimé !!!!! :)

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  2. Même onomatopée que Bouchon des bois ! Je me le note ^^

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