mardi 24 octobre 2017

Pour que la philosophie descende du ciel (2017)

Remarque préliminaire: Manquant de temps pour rédiger une chronique digne de ce nom sur deux belles lectures récentes, Le Ventre de Paris d'Émile Zola et le Journal d'Hélène Berr, je triche un peu avec l'ordre de publication et mets en ligne cet article plus tôt que je ne le devrais. (Plus précisément, c'est Blogger qui mettra ce billet en ligne pendant que je serai à Dublin en train, je l'espère, de me changer les idées! 💚)

Comme je vous l'ai déjà dit, j'ai emprunté, en septembre, pas mal de livres à la médiathèque suite à une rencontre portant sur la philosophie. Deux ou trois d'entre eux me sont tombés des mains au bout de deux pages tellement ils étaient nombrilistes derrière une façade de "volonté de rendre la philosophie plus accessible" et je les ai rendus sans aller plus loin; Pour que la philosophie descende du ciel d'Alexandre Lacroix est le seul que j'aie pu lire en entier.


Il s'agit d'un recueil d'articles publiés dans Philosophie Magazine et partant d'une situation réelle ou d'une pensée de l'auteur pour généraliser et s'élever un peu plus haut, dans le monde des idées. Une lecture facile et certes intéressante, mais finalement très peu philosophique au sens où je l'entends (ou au sens où je crois m'en souvenir); on a plutôt affaire à des réflexions générales personnelles, voire – à nouveau – nombrilistes, qui ne choqueraient pas forcément dans les hebdomadaires que je feuillette parfois dans les centres médicaux, comme Le Point. Le premier chapitre, qui parle de La Route de Cormac McCarthy, m'a même fait hurler à cause de la manière dont il réfute l'argument anti-parentalité "À quoi bon avoir des enfants dans ce monde de brutes?" (qui ne commence en réalité par "à quoi bon" que pour les gens qui ne veulent pas y répondre, la vraie question étant "de quel droit avoir des enfants dans ce monde de brutes?", c'est-à-dire "de quel droit créer un être humain pour le catapulter dans ce monde atroce?" ou "qui suis-je pour décider qu'un autre être humain vivra et souffrira?").

Bon, je m'égare, je voulais faire une chronique express à la base, pas râler. J'ai trouvé dans ce livre quelques réflexions intéressantes, notamment dans un chapitre extrêmement éclairant sur le travail (retenir la différence entre le travail de l'animal laborens et l’œuvre de l'homo faber), et il se lit de toute manière tellement vite et facilement qu'il vaut la peine de le lire s'il vous intéresse. Mais bon ce n'était pas non plus foufou. Il faudrait vraiment que je mette le nez dans quelques recommandations de mon ancien prof de philo si je veux redécouvrir la philo un jour...

Je note toutefois un passage sur Zola, tiré d'un article disponible ici:
"L’un des charmes du cycle des Rougon-Macquart, sous-titré « Histoire naturelle et sociale d’une famille sous le Second Empire », tient à ce qu’Émile Zola l’a commencé un an après la chute de Napoléon III, en 1871, et qu’il a mis vingt ans à le terminer. Il a ainsi retravaillé le matériau du passé alors qu’il était en cours de refroidissement. Il a tenté, en tant qu’écrivain, de forger selon son style et sa fantaisie ce métal en fusion. Il a aiguisé sa vision au cœur d’une luminosité ambiguë, entre chien et loup. C’est d’ailleurs ce que tentent tous les grands romanciers réalistes – de Balzac à Yu Hua en passant par Dos Passos ; ils veulent modeler le temps historique avant qu’il ne se fige."

4 commentaires:

  1. Intéressant. Je ne lirai pas ce livre mais la réflexion que tu en tires est passionnante. Et puis merci pour la mention sur Zola ^^

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    1. Je l'ai notée soigneusement en bonne partie pour toi! :)

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  2. Ah c'est drôle, on a lu en même temps des ouvrages sur la philosophie!

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    1. Oui tu as vu ça! Je suis allée à la cette rencontre à la médiathèque pile quand tu lisais le Bestiaire.

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