vendredi 20 octobre 2017

Sir Nigel (1906)

Je suis tombée sur cet exemplaire de Sir Nigel d'Arthur Conan Doyle dans une bouquinerie d'Angers. Entre l'auteur et le chevalier en couverture, je n'ai pas hésité une seconde même si je n'en avais jamais entendu parler.


Ce roman "historique", la préquelle de La Compagnie blanche – que je ne connais pas plus mais que je lirai sûrement quand j'en aurai l'occasion –, est romantique, amusant et léger; on croirait lire du Walter Scott ou du Dumas. Nous sommes en 1349. La peste noire a ravagé l'Angleterre et la guerre de Cent Ans contre la France a commencé. Sir Nigel est un jeune noble anglais désargenté et un peu idéaliste, voire très naïf, qui est bien décidé à se tailler un nom et à faire honneur à ses ancêtres par les armes. Mais sa situation matérielle est difficile, l'abbaye d'à côté volant depuis des années les terres de sa famille. Heureusement, il se trouve un formidable cheval de guerre (indomptable, bien sûr) un peu par hasard, puis le roi Edward III en personne lui rend visite. Ayant aussi réussi à se procurer une armure, Nigel part guerroyer à Calais aux côtés du roi, de son fils le Prince noir et de John Chandos. Il enchaînera ainsi les aventures et les combats et accomplira trois gestes en l'honneur de sa dame qui l'attend en Angleterre.

Les forêts sont truffées de brigands, le danger rôde partout, les épées s'entrechoquent et la gloire des combats est à portée de main dans ce roman: quels moments formidables! Quel dépaysement que de plonger en plein dans ce Moyen Âge complètement fantasmé, certes, mais assumé en tant que fantasme. Je n'ai vraiment pas boudé mon plaisir, d'autant plus que le ton de Doyle est plein d'humour. Nigel est certes un grand enfant naïf, mais il est courageux et permet de rentrer en plein dans cet univers si éloigné de nous. Imaginez que le roi d'Angleterre, Edward, parle français, allemand, latin et même un peu d'anglais. Et oui, car la cour d'Angleterre, à l'époque, c'était les Plantagênet et tout le monde parlait français, ou mieux encore normand; l'anglais n'existait pas vraiment encore et était réservé aux classes populaires...

Un exemple de l'humour du livre: Tout le monde n'a qu'une idée en tête, accomplir des gestes et gagner l'honneur sur le champ de bataille. Les rois d'Angleterre et de France signent une trêve? Qu'à cela ne tienne! Les chevaliers français et anglais trouveront bien à se disputer pour ensuite régler une question d'honneur – car une question d'honneur entre deux petits groupes de chevaliers, ce n'est pas la guerre, n'est-ce pas? :D Toute la scène où les hommes se mettent d'accord entre eux sur cette dispute est d'un savoureux!

En deux mots, une plongée passionnante dans l'histoire de France et d'Angleterre et encore une formidable trouvaille de bouquinerie, même si le livre n'est pas  tout à fait exempt de défauts et présente quelques difficultés de lecture à cause de tournures et de mots vieillots. 😍 À lire comme on lit ou regarde du Robin des Bois et de l'Ivanhoé...

6 commentaires:

  1. Ca a l'air bien fun en effet, et c'est l'apanage des meilleures trouvailles d'occasion ça ^^

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    1. Oui c'est formidable de trouver ce genre de chose! :)

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  2. Je ne savais pas que ACD avait aussi fait dans l'historique!

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    1. Je pense qu'il a fait de tout en fait, mais que Sherlock Holmes a éclipsé le reste de son œuvre.

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