lundi 22 avril 2024

Le 6 octobre (1932)

Qui a déjà entendu parler de Jules Romains?

Pas moi.

Et voilà-ty-pas qu'on m'offre pas moins de sept de ses romans d'un coup. SEPT. Et en plus, ce n'est que le début. Car dans cette série, il y en a vingt-sept. VINGT-SEPT.

VINGT-SEPT.

Remettons les choses dans leur contexte. Le même jour où mon copain faisait dédicacer à un ancien Premier ministre français le cadeau de Noël destiné à sa mère (j'ai totalement oublié de lui demander si elle a adoré, j'ai honte de moi 🤣🤣🤣), il demandait conseil pour le cadeau de Noël destiné à ma petite personne, et la vendeuse de Gibert, apprenant que j'adore les Rougon-Macquart, lui recommandait Les Hommes de bonne volonté de Jules Romains.

La recommandation est censée. Les Hommes de bonne volonté est une saga retraçant l'histoire de la France de 1908 à 1936 à travers le destin de nombreux personnages, parfois liés entre eux mais pas forcément. L'analogie avec les Rougon-Macquart est évidente, à tel point que Jules Romains évoque la célèbre saga zolienne dans sa préface (pour souligner que son projet est différent, soit – mais quand même). Seul détail que mon copain ne semble pas avoir pris en compte: l'œuvre de Jules Romains, publiée de 1932 à 1946, compte la bagatelle de vingt-sept romans. Ce premier tome des éditions Bouquins, qui fait la bagatelle de 1 380 pages, en réunit sept. À supposer que j'en vienne à bout un jour, il me restera trois autres volumes tout aussi épais à lire. Et je crois comprendre, au moment où je rédige ce billet, que le troisième tome est épuisé. Formidable. 🙈

Frustration ultime: comme les sept romans sont réunis dans un volume unique, il faut que je les lise tous pour sortir ledit volume unique de ma pile à lire, et donc ma pile à lire n'évoluera pas de ce point de vue-là tant que je n'aurai pas tout lu. Je suis désespoir.

Le premier roman s'intitule Le 6 octobre. Nous sommes à Paris en 1908, par une journée ensoleillée et chaude qui témoigne d'un été particulièrement long.

"Le 6 octobre, en se levant, les Parisiens les plus matinaux avaient mis le nez à la fenêtre, avec la curiosité de voir si cet automne invraisemblable poursuivait son record. On sentait le jour un peu moins loin de son commencement, mais aussi allègre et encourageant que la veille."

Mais cette journée est surtout importante en raison de l'actualité diplomatique. En effet, la veille, la Bulgarie – qui était alors assujettie à l'empire Ottoman, je le précise pour les gens qui n'auraient aucune notion d'histoire, comme moi – a proclamé son indépendance. Et "l'Autriche parle d'annexer la Bosnie-Herzégovine". En gros, des tensions régionales risquent, par le jeu des alliances, de faire éclater la guerre en Europe. En d'autres termes, la Première Guerre mondiale aurait bien pu commencer en 1908 et non en 1914!! C'est d'ailleurs le premier paragraphe de ce roman et donc de toute la saga:

"Le mois d’octobre 1908 est resté fameux chez les météorologistes par sa beauté extraordinaire. Les hommes d’État sont plus oublieux. Sinon, ils se souviendraient de ce même mois d’octobre avec ferveur. Car il faillit leur apporter, six ans en avance, la guerre mondiale, avec les émotions, excitations et occasions de se distinguer qu’une guerre mondiale prodigue aux gens de leur métier."

Dans ce premier chapitre, Jules Romains décrit le réveil de Paris, les ouvriers puis les petits employés qui vont au travail. J'ai adoré, et ça rappelle fortement Zola!! Puis viennent de nombreux chapitres présentant le réveil d'encore plus nombreuses personnes, qui seront, logiquement, les personnages récurrents des vingt-sept romans. Il y a toutes sortes de profils: une famille noble et argentée, un apprenti peintre qui arrondit les fins de mois en pariant aux courses, une jeune femme pâle et effrayée qui veut faire relier un livre, un relieur qui reçoit la visite très mystérieuse d'un homme aux habits tachés de sang, une actrice qui attend son amant, un instituteur très inquiet à cause de la guerre susceptible de mettre l'Europe à feu et à sang, un petit garçon qui court dans les rues en jouant avec son cerceau.

Seuls deux de ces personnages vont connaître une évolution narrative importante dans ce premier roman: d'une part, le relieur, Quinette, décide d'aider le criminel qui est entré dans son atelier; d'autre part, l'apprenti peintre, Wazemmes, rencontre un monsieur riche et bien comme il faut qui lui propose un travail.

Malgré l'absence d'évolution, ce roman témoigne d'une belle ambition en raison du nombre de personnages, et surtout d'une vision assez bluffante. Car on sent très bien que Jules Romains a tous les fils de son intrigue bien en main et qu'il sait où il va. C'est un roman d'exposition, et même un exemple parfait de roman d'exposition: voici la ville de Paris, voilà mes quinze personnages, voilà ce qui les caractérise sur une journée. Leurs aventures, ce sera dans la suite.

J'ai adoré la première moitié du roman, que j'ai pu lire sur une seule journée. J'ai moins aimé la deuxième moitié, mais je pense que c'est essentiellement lié au fait que je l'ai lue dans les conditions habituelles de lecture qui me désolent (le soir, en m'endormant toutes les deux pages). Je suis donc très motivée pour lire la suite!! J'espère lire rapidement le deuxième, Le Crime de Quinette. Jules Romains a publié les deux premiers en même temps, ce qui est probablement significatif, et je suis très curieuse d'en savoir plus. Pour les vingt-cinq suivants, on verra, mais ce début est très prometteur.

Deux dernières infos:

Jules Romains est surtout connu pour avoir écrit Knock ou le triomphe de la médecine, donc, en fait, je l'ai croisé dans mon cursus scolaire!! J'ai en effet lu un extrait de cette pièce en primaire (cette scène-ci: http://classe.bilingue.free.fr/fr/TDM-theatre/Doc/knock2.html).

Cette édition Bouquins contient des résumés roman par roman. C'est absolument merveilleux. Chaque fois que j'en lirai un, je pourrai lire le résumé des précédents pour me rafraîchir la mémoire. 💖💞

mercredi 17 avril 2024

Of Mice and Men (1937)

En pleine Grande Dépression, deux hommes très différents se présentent dans un ranch de Californie pour y travailler les champs. George est petit, rapide et débrouillard; Lennie est grand, baraqué et lent. On comprend rapidement que ce dernier a eu des ennuis dans leur ranch précédent, car il a caressé une fille de trop près. Lennie adore caresser les lapins et les chiens, et il ne voit pas bien la différence avec une fille... Dans leur nouveau ranch, ils rencontrent les différents travailleurs, ainsi que le fils du patron. Une nouvelle vie commence, avec le rêve, répété chaque jour, de mettre suffisamment de côté pour acheter un lopin de terre et devenir leurs propres patrons. De travailler pour eux. Et, pour Lennie, de s'occuper de leurs lapins.

Dans ce monde pauvre, où les employés du ranch travaillent onze heures par jour, le lecteur, en très peu de temps, comprend que tout ça va mal finir.

Tout ça va mal finir pour le chien de Candy, un autre employé du ranch. Le chien de Candy est vieux et à moitié aveugle. Le chien de Candy a du mal à se déplacer. Le chien de Candy pue.

Tout ça va mal finir pour nos deux protagonistes. Vous ne savez pas exactement comment, mais la dynamique est évidente d'emblée:  George passe son temps à protéger Lennie et à rattraper ses conneries, mais Lennie continue à répéter les mêmes erreurs parce qu'il n'a pas du tout conscience de ce qu'il se passe autour de lui et de sa force. Je ne sais pas quel trouble mental on pourrait lui diagnostiquer, mais il n'est clairement pas en pleine possession de toutes ses facultés. Il m'a beaucoup rappelé John Coffey dans La Ligne verte de Stephen King, bien que ce dernier personnage soit plus attachant et encore plus tragique.

Même si on comprend dès le début que tout ça va mal finir, la manière implacable dont les événements s'enchaînent m'a serré la gorge, jusqu'à la fin qui m'a paru effroyable.

Stylistiquement, Of Mice and Men est très simple et efficace, sans grandes fioritures stylistiques, mais avec un style très visuel. Je me suis dit plus d'une fois que ça doit être l'enfer à traduire. Les dialogues ne sont pas faciles à suivre pour un non-anglophone, car ils emploient beaucoup de vocabulaire spécifique, de slang et de déformations vocales transposées à l'écrit.

"I like it here. Tomorrow we're gonna go to work. I seen trashin' machines on the way down. That means we'll be bucking grain bags, bustin' a gut. Tonight I'm gonna lay right here and look up. I like it."

"Curley's like a lot of little guys. He hates big guys. He's alla time picking scraps with big guys."

Je ne vous propose pas de traduction, c'est au-dessus de mes moyens de rendre ça, mais, par exemple, j'attire votre attention sur "alla time" pour "all the time". Ça se comprend, mais ça demande un peu d'ajustement quand ce n'est pas votre langue maternelle.

Cette rencontre avec John Steinbeck, dont j'avais lu uniquement Le Roi Arthur et ses preux chevaliers (qui me semble fort peu représentatif de son œuvre 😁), est décidément puissante, et ce malgré sa brièveté (121 pages dans cette édition Penguin). Un auteur dont je comprends le succès, et le Nobel, et que j'espère retrouver sur mon chemin.

vendredi 12 avril 2024

Contes au fer rouge (1883-1888)

Dans une boîte à livres planquée près du parking d'un centre commercial, stratégiquement placée pour que l'écrasante majorité des utilisateurs dudit centre commercial ne la voie jamais (😅), je suis tombée sur ce recueil de contes d'Auguste de Villiers de l'Isle-Adam, auteur que j'ai étudié au lycée et pour lequel je garde une certaine tendresse. Bien sûr, j'ai sauté dessus.

En fait, ce recueil est un montage moderne et n'a jamais existé en tant que tel du vivant de l'auteur; les textes qu'il réunit ont tous été publiés ailleurs, notamment dans les Contes cruels, que je connaissais déjà. Le titre de "contes au fer rouge" est d'ailleurs un titre que l'auteur avait envisagé pour les Contes cruels.

Force est de constater que la sélection de l'anthologiste, Olivier Michel, rejoint fortement la mienne. 😊

La Torture par l'espérance
Originellement publié dans Nouveaux contes cruels en 1888, ce texte nous plonge dans une geôle de Saragosse, où décrépit un rabbin soumis à la torture depuis une année entière. Le style est stupéfiant de littéraire, l'intrigue est prenante, la fin est abominablement cruelle. J'ai adoré.

Vox populi
Originellement publié dans Contes cruels en 1883, ce texte donne à voir l'extrême volubilité du peuple – ou plutôt de la populace, vu la moralité douteuse dont il fait preuve –, toujours prêt à manifester son adoration du puissant du moment. La seule constante dans tout ça, c'est le cri plaintif d'un aveugle qui mendie. Notons que j'avais justement mis en avant ce texte dans ma chronique de 2013 des Contes cruels!

L'Amour du naturel
Originellement publié dans Nouveaux contes cruels en 1888, ce texte alambiqué m'a beaucoup perdue. On y entend deux jeunes personnes pérorer sur leur amour du naturel (les arbres, la vraie nourriture), la conclusion étant que pour savourer le naturel, il faut surtout avoir de l'argent. La chute m'a bien fait marrer, mais je n'ai pas compris grand-chose à ce que racontaient les deux protagonistes.

L'Intersigne
Dans ce texte originellement publié dans Contes cruels en 1883, le narrateur se remémore une visite qu'il a faite en Bretagne, chez un vieux abbé de ses amis. Apparition, mystère, galopade éperdue dans la nuit: j'ai adoré l'ambiance de roman gothique, parfaitement portée par le style de l'auteur. Je suis donc très étonnée de ne pas en avoir parlé dans ma chronique des Contes cruels de 2013... 😂

Deux augures
Un texte humoristique dans lequel un directeur de journal explique en long, en large et en travers à un aspirant journaliste qu'il ne peut pas le publier parce qu'il (l'aspirant journaliste) a trop de talent. Voilà qui fait relativiser une certaine médiocrité actuelle. Originellement publié dans Contes cruels en 1883, ce texte était présent dans ma chronique de 2013!

L'Affichage céleste
Une dissertation théorique sur une idée brillante, l'exploitation du ciel pour passer des publicités ou des messages politiques. LOL! C'est génial, et quelque chose me dit que l'humanité finira par y venir. 😂😂 Originellement publié dans Contes cruels en 1883, ce texte était présent dans ma chronique de 2013!

L'Inconnue
Un noble de province fraîchement arrivé à Paris, une femme superbe, l'amour au premier regard dans un théâtre... et un handicap qui empêche cette femme de suivre ses sentiments. Autant je trouve que la femme, qui est sourde, tient un discours par trop cohérent avec son interlocuteur, autant je trouve très chouette que Villers de l'Isle-Adam ait mis en scène un personnage sourd. Originellement publié dans Contes cruels en 1883, ce texte était présent dans ma chronique de 2013!

Véra
Une très belle histoire de fantôme et/ou de hantise, un chef d'œuvre du genre, une pépite du vaste sujet "l'amour et la mort": j'ai beau connaître cette nouvelle extrêmement bien car je l'ai étudiée au lycée et que je l'ai relue depuis, elle marche toujours du tonnerre. Elle a été originellement publié dans Contes cruels en 1883 et elle était bien sûr présente dans ma chronique de 2013!

Le Tueur de cygnes
Originellement publié dans Tribulat Bonhomet en 1887, ce  texte met justement en scène Tribulat Bonhomet, un personnage fort peu recommandable, qui se glisse dans un étang la nuit pour faire peur aux cygnes et leur tordre le cou à l'aube. En grande amie des animaux, je l'ai évidemment haï, mais le style est très bon!

Profession de foi
Originellement publiée dans Tribulat Bonhomet en 1887, cette profession de foi du personnage éponyme m'est tombée des mains alors qu'elle ne fait qu'une page. Je n'ai strictement rien pigé.

Et voilà! Ce receuil est sans doute intéressant pour découvrir l'auteur, mais je reste perplexe quant à la présentation: l'introduction explique bien de quels recueils sont tirés les textes, mais ça reste assez discret et il est donc facile de le prendre pour un recueil d'époque. En outre, les contes ne sont pas classés par ordre chronologique, ce que j'aurais trouvé logique... Donc, je vous conseillerais plutôt de lire l'un des vrais recueils parus du vivant de l'auteur! Pour ma part, j'espère tomber sur Nouveaux contes cruels un jour, et j'aimerais bien lire L'Ève future, qui est selon Wikipédia un roman de science-fiction...

dimanche 7 avril 2024

Les BD du premier trimestre 2024

Comme d'habitude, retour sur les lectures graphiques du trimestre.

Wonder Woman: Historia de Kelly Sue DeConnick (scénario), Phil Jimenez, Gene Ha et Nicola Scott (tous trois au dessin), traduit de l'anglais par Thomas Davier (2022)

J'ai lu ce comics parce que les GG Comics lui ont consacré un épisode très enthousiaste, et grand bien m'en a pris – ou plutôt, quelle claque je me suis prise! Sur un scénario de Kelly Sue DeConnick, trois dessinateurs décrivent, en trois livres, l'origine des Amazones. (Le titre original est d'ailleurs WonderWoman: The Amazons.) Dans le premier livre, dessiné par Phil Jimenez, l'histoire commence avec sept déesses exaspérées par le traitement réservé aux femmes: Hestia, Artémis, Démeter, Hécate, Aphrodite, Athéna et Héra. Défiant Zeux, les six premières façonnent les Amazones, qui se répartissent en six tribus; la septième ne participe pas au projet, mais le soutient de loin. Les dessins de cette partie sont tout simplement ahurissants. La richesse des costumes et des symboles des déesses est FOLLE. Dans le deuxième livre, qui est dessiné par Gene Ha, se forme une septième tribu, composée de femmes mortelles, dont une certaine Hippolyte, la mère de WonderWoman dans l'univers de DC. J'ai beaucoup moins aimé le dessin et j'ai même trouvé certains visages ratés, mais l'histoire se poursuit avec brio. Enfin, le troisième livre, dessiné par Nicola Scott, raconte la guerre entre les dieux (masculins!) et les Amazones une fois l'existence de celles-ci révélée au grand jour (et c'est le cas de le dire, le soleil jouant un rôle important dans cette révélation). Une fin brillante et logique, quoiqu'un peu tragique, et qui ouvre la voie à l'arrivée de la plus célèbre des super-héroïnes.

Même si j'ai parfois galéré à comprendre dans quel ordre lire les bulles (un problème que je rencontre souvent si je lis quelque chose de moins cadré que le franco-belge à la Tintin) et que j'ai moins aimé les dessins de la deuxième partie, je suis sortie de là tout ébourrifée par la maîtrise du scénario, le souffle épique, l'inspiration mythologique, le détail des costumes des déesses et des Amazones et la manière dont les déesses sont clairement non humaines. Un comics d'exception (et ultraféministe par-dessus le marché!), qui méritait effectivement que les GG lui consacrent un épisode dédié!

Éditeur: Urban

Amitié. Tout ce qui nous lie de Heike Faller (texte) et Valerio Vidali (dessin), traduit de l'allemand par Olivier Mannoni (2020)

Un album "dédié à toutes les amitiés", dans laquelle chaque page associe une phrase et un dessin illustrant un moment entre deux amis. C'est très joli, mais personnellement ça m'a totalement déprimée et c'est venu renforcer mon impression tenace que je n'ai jamais vécu une grande et belle amitié. Mais bon, ça prend dix minutes à lire, alors n'hésitez pas si ça vous tente. Notez qu'il est traduit de l'allemand par Olivier Mannoni, qui fait ainsi le grand écart par rapport à Mein Kampf et son travail habituel et illustre à la perfection l'extrême polyvalence du traducteur professionnel. 😅

Éditeur: Sous-sol / Seuil

Le premier chat dans l'espace a mangé de la pizza de Mac Barnett (texte) et Shawn Harris (dessin), traduit de l'anglais par Philippe Touboul (2022)

La lune est en danger! Des rats la grignotent! La seule solution: envoyer sur place un chat. 😼 Ce pitch délirant lance une BD fort sympathique, créative et amusante, dans laquelle ledit chat – qui s'exprime uniquement en disant "miaou" – s'allie à un robot coupe-ongles (😂) et à la reine de la Lune pour tuer le roi des rats, qui habite du côté obscur de la Lune. J'ai bien rigolé et c'était vraiment chouette.

Éditeur: Albin Michel

Poltron Minet. Le protocole Seth de Mayen (scénario) et Madd (dessins et couleurs) (2024)

Suite de La Voie romane, que j'ai lu l'année dernière, ce deuxième tome est tout aussi adorable et joliment dessiné, mais probablement plus dur. En tout cas, je n'ai pas le souvenir qu'il y ait eu des cadavres dans le premier. J'ai trouvé le thème du laboratoire d'expérimentation animale assez éculé, mais je suis ravie qu'on le propose à des enfants – et assez étonnée en même temps, car, bien que les dessins soient mignons, le contenu de certaines cases est AFFREUX. Il y a quelque chose de politique à montrer les humains comme des tortionnaires et je trouve ça bien, d'autant plus que les personnages non humains ne sont pas tous dignes de confiance, ce qui évite une opposition simpliste. J'ai du mal à reconnaître les renards les uns des autres, ce qui m'a empêché de bien suivre l'histoire, mais je trouve que cette série est vraiment pas mal.

Éditeur: Dupuis

Les Dinosaures du Paradis de Mazan (2024)

Une BD aussi épaisse que dense sur une expédition française au Laos, en 2012, destinée à chercher le squelette d'un spinosaure, Ichthyovenator laosensis. Tout débute, à la base, en Charente, département français connu pour ses gisements de dinosaures. En 2010, Mazan, dessinateur, a l'occasion de passer voir un chantier de fouilles, et le voilà embarqué par Ronan Allain (un des plus célèbres paléontologues français, dont j'ai chroniqué un bouquin il y a mille ans) (dans un des billets les plus courts de l'histoire du blog, lol!) à l'autre bout du monde. J'ai adoré, car les dessins sont superbes et qu'on suit toutes les étapes d'une expédition de terrain qui n'a rien d'évident! En revanche, j'ai trouvé l'auteur peu respectueux des Laotiens. Il n'y a rien d'insultant à proprement parler, mais il donne l'impression d'être un boomer qui trouve tout ce qui est différent ridicule...

De cet auteur, j'avais déjà lu, et avec grand plaisir, Mimo, qui parle d'un dinosaure retrouvé en Charente.

Éditeur: Futuropolis

Mimo. Sur la trace des dinos (2011) et Mimo II. Les dinos des antipodes (2016) de Mazan (dessin), Isabelle Dethan (textes narratifs), Ronan Allain et Jean-François Tournepiche (textes pédagogiques)

Évidemment, j'ai, dans la foulée, relu les deux BD sur Mimo, un ornithomimosaure retrouvé en Charente et mis en scène ici dans deux aventures avec Hector, le carchorodontosaure albinos. Les dessins sont mignons tout plein et les deux histoires sont très amusantes. Dans chaque album, la deuxième partie, beaucoup plus dense et sérieuse, présente des informations scientifiques sur les lieux des fouilles et les espèces qui y ont été retrouvées. D'ailleurs, je ne suis pas sûre que le jeune public visé par la partie en BD puisse vraiment s'y retrouver dans la deuxième, mais bon. Notons que Mazan a réutilisé quelques dessins de ces deux BD dans Les Dinosaures du Paradis, et que Les Dinos des Antipodes se passe justement au Laos (ou plutôt dans ce qui deviendrait, un jour, le Laos).

Éditeur: Eidola

mardi 2 avril 2024

La gamelle de mars 2024

Comme d'habitude, retour sur les activités culturelles du mois écoulé.

Après un début d'année extrêmement actif au cinéma, je suis revenue à un tout petit rythme, mais ça me va: déjà, il y a eu des raisons valables; et surtout, c'était juste stratosphérique de voir autant de films durant les deux premiers mois de l'année – et qu'ils soient si bons! 🤩

Sur petit écran

Pas de film.

Sur grand écran

Le Nom de la Rose de Jean-Jacques Annaud (1986)

Une séance UGC Culte enthousiasmante, quoiqu'un chouïa sinistre – j'avais oublié toute la tension concernant cette abbaye glaciale et pas accueillante, les meurtres sordides et surtout l'action affreuse de l'Inquisition. À mon avis, quand j'ai regardé ce film quand j'avais quatorze ans et que j'étais amoureuse de Christian Slater, je n'ai pas tout saisi à la portée intellectuelle et politique de la chose. 🙈 C'est un excellent film parfaitement maîtrisé, qui trouve le juste équilibre entre ces faits sordides et un peu d'humour tout en finesse, avec des personnages aux facettes nombreuses. Il y a bien un côté tout noir ici, avec l'inquisiteur et les prélats du pape (plus on monte dans la hiérarchie de l'Église et plus les gens sont méprisables), mais les autres personnages, notamment les deux principaux, sont tous sauf monolithiques, et je trouve très bien qu'on voie que la chrétienté de l'époque était loin d'être un bloc homogène et était parcourue, au contraire, de courants qui n'étaient pas d'accord les uns avec les autres. Christian Slater joue tout à fait honorablement pour son jeune âge et sa tonsure tout sauf sexy, Ron Perlman est excellent, Sean Connery est excellent. Un chef d'œuvre du cinéma! ❤

Dune. Deuxième partie de Dennis Villeneuve (2024)

Malgré mon enthousiasme assez limité pour le premier opus, je ne pouvais, bien sûr, pas rater le film de SF le plus attendu de l'année. Mon avis est resté assez stable: c'est très beau, visionnaire, très bien maîtrisé, très bien joué, merveilleusement orchestré et en somme indéniablement bon; je ne peux absolument pas nier la qualité de la chose; mais tout ça ne me fait guère vibrer. J'ai pensé à Avatar 2, qui, malgré tous ses défauts, m'a transportée et m'a fait rencontrer des personnages qui sont pratiquement devenus des amis (Payakan 🥰). (Bon, en même temps, je comprends bien que les deux films sont diamétralement opposés, à commencer par leur colorimétrie et le taux d'humidité de leur planète... 🤣🤣)
Bon, par contre, le méchant "très méchant, très avide, très moche et très obèse" (je m'autocite, voir mon avis sur le premier film) ne s'est pas arrangé... 😂 Il porte un sac poubelle sur le dos comme un mauvais déguisement d'Halloween, je ne m'en remets pas...
Le fait de voir ce film le lendemain du massacre perpétré à Moscou par l'État islamique a contribué à un certain malaise face à la notion de guerre sainte, même si je comprends bien que le film parle du messianisme sans jamais dire que c'est quelque chose de bien ou de souhaitable.

Du coté des séries

J'avance doucement, mais pas toujours très sûrement, Dinosaures.

Et le reste

J'ai lu en diagonale un vieux numéro de Livres Hebdo et j'ai lu mon Cheval Magazine habituel, le numéro d'avril (pour ceux qui regarderaient la photo de près: oui, il y a dedans une interview de Thierry Lhermitte, l'acteur, qui a passé pas moins de deux diplômes d'enseignement de l'équitation et donne aujourd'hui deux stages par mois!).

jeudi 28 mars 2024

Tant que le café est encore chaud (2015)

"Tant que le café est encore chaud": avec un titre pareil, qui m'évoque un cocon de douceur bientôt révolu, je pouvais difficilement résister à ce roman japonais de Toshikazu Kawaguchi!

La légende veut qu'au Funiculi Funicula, petit café de Tokyo planqué dans un sous-sol tout ce qu'il y a de plus discret, on puisse voyager dans le passé. Les règles sont contraignantes. Déjà, il faut s'asseoir à une place bien particulière, que squatte une fantôme qui ne se lève qu'une fois par jour. 👀 Puis, on ne peut retrouver que quelqu'un qui est déjà venu dans ce café. Et il faut impérativement revenir dans le présent avant que le café ne refroidisse dans sa tasse, au risque de devenir un fantôme soi-même. Et il y a d'autres règles encore que je vous épargne. 👀 Mais si vous réussissez à obtenir la place tant convoitée, c'est possible.

Quatre personnes vont se relayer à la fameuse place au fil de quatre parties, qui forment autant d'histoires pratiquement indépendantes même s'il y a des renvois et des influences entre événements. Quatre personnes qui veulent dire quelque chose qu'elles n'ont pas dit ou retrouver quelqu'un qui a changé. Le récit est profondément humain, et pose inévitablement la question de ce que vous feriez, vous, lecteur ou lectrice, si vous aviez cette opportunité. Donc, bien sûr, j'ai pleuré. Ce retour en arrière est une sorte de deuxième chance pour laquelle je vendrais probablement un rein.

D'un point de vue stylistique, ce roman de Toshikazu Kawaguchi n'est pas du grand art: outre la description systématique des tenues de chaque personnage, un procédé qu'on identifie dès les dix premières pages et qui n'en finira pas, j'ai trouvé que l'auteur se répétait beaucoup à dire que les membres du personnel disparaissaient dans l'arrière-salle. À chaque page, deux fois par page, quelqu'un disparaît dans l'arrière-salle. (Je me suis aussi emmêlée dans les noms japonais, mais c'est juste parce que je n'en ai pas l'habitude. 😂) Et malgré que la traduction depuis le japonais soit assurée par Miyako Slocombe, une consœur brillante en qui j'ai toute confiance, le style n'est pas bien brillant. C'est un peu de la littérature de gare, facile à lire et sans grandes prétentions... Mais le côté humain, et le fait que les personnages passent leur temps à boire du café, m'ont vraiment touchée et je l'ai donc dévoré. Et j'envisage de lire la suite, Le Café du Temps Retrouvé (là aussi, ce titre 😍). Je dirais donc que c'est une franche réussite!

Allez donc voir ailleurs si ce café est encore chaud!
L'avis de Baroona

samedi 23 mars 2024

Mémoires d'une jeune fille rangée (1958)

Au hasard des boîtes à livres, ou peut-être des dons déposés dans l'entrée de mon immeuble par les occupants se séparant de leurs livres, je suis tombée sur Mémoires d'une jeune fille rangée de Simone de Beauvoir. Je n'ai, bien sûr, pas hésité à le ramasser et je l'ai lu dès que j'ai eu un peu de temps à disposition.

(Le seul avantage de ne pas avoir d'argent: ne pouvant pas me payer grand-chose, j'ai peu d'activités et donc un peu de temps libre quand mes activités sportives habituelles sont suspendues durant les vacances scolaires.)

Édition du Livre de Poche de 1966.

Ce livre est le premier tome des mémoires de Simone de Beauvoir. On y suit son enfance, son adolescence et ses années d'études: depuis sa naissance en 1908 jusqu'à l'agrégation de philosophie en 1929. Le texte est très dense: cette édition du Livre de Poche de 1966 compte 512 pages, qui sont réparties en quatre parties sans chapitrage et avec des paragraphes longs, qui font parfois une page complète. En d'autres termes, il n'y a aucune aération: ce sont 512 pages pleines. Heureusement, Simone de Beauvoir savait écrire, ce qui fait que le tout se lit facilement. Il faut néanmoins prévoir du temps. (Dans mon cas, donc, des vacances scolaires sous le signe des économies.)

Un livre bien usé par le temps.

Le parcours de Simone de Beauvoir est, au début, assez classique, avec une enfance aisée et bucolique entre Paris et une province assez "vieille France". Sa famille est bourgeoise et traditionnelle, mais la Première Guerre mondiale change la donne: les activités de son père ne marchant pas, il devient évident que Simone et sa petite sœur n'auront pas de dot et devront travailler. Brillante élève, Simone s'oriente, après le bac, vers un double cursus de mathématiques et de lettres, mais elle se réoriente finalement vers la philosophie, ce qui ouvre la voie à la carrière qu'on connaît (enfin, que je ne connais pas vraiment, moi, mes connaissances sur sa vie et son œuvre étant plus que parcellaires).

J'ai adoré ce récit, et j'en retiens trois éléments principaux. D'une part, la volonté de cette enfant, puis de cette jeune fille, de se distinguer, de faire quelque chose de grand, et d'aller à la rencontre d'un destin qu'elle imagine unique et digne d'intérêt, et même d'admiration. Je me suis beaucoup retrouvée là-dedans car j'ai, moi aussi, imaginé que je ferai quelque chose de brillant, à une lointaine époque où je croyais avoir des capacités intellectuelles. 

"Ce qui les effarouchait, c’était ce qu’il y avait de plus têtu en moi : mon refus de cette médiocre existence à laquelle, d’une manière ou d’une autre, ils consentaient, et mes efforts désordonnés pour m’en sortir."

J'ai tellement pensé ça, moi aussi, quand j'étais ado. 😥

D'autre part, l'adolescente, puis la jeune femme, se détache progressivement du modèle de ses parents. Cela commence par la perte de la foi en leur Dieu, celui du catholicisme, puis par une certaine remise en question du modèle mariage-famille. Elle remet aussi en question les différences de traitement de la vie sexuelle des hommes et des femmes.

Enfin, je retiens de ce premier tome la grande absence d'un certain Jean-Paul Sartre, qui est cité pour la première fois page 338 mais qui n'entre réellement en scène que page 440, soit à la fin. Simone de Beauvoir et lui se sont rencontrés quand elle avait déjà bien entamé ses études et il est donc logique qu'il soit peu présent dans ce premier tome, mais, comme je ne savais pas du tout où s'arrêterait ce tome, je m'attendais à ce qu'il y soit. En revanche, je ne m'attendais pas à ce que Simone Weil soit nommée!

"Je fus reçue en philosophie générale. Simone Weil venait en tête de liste, et je la suivais [...]."
Ok! Vous voyez un peu le niveau de cette année-là! Deux géantes du XXe siècle, à l'université en même temps! 🤯

Ce qui est amusant, c'est que de Beauvoir parcourt ses jeunes années avec une certaine honnêteté, ce qui nous permet, entre autres, de suivre ses longs questionnements sur son amour pour son cousin Jacques. Pendant des années, elle l'aimera par intermittence et se demandera sans cesse s'il compte l'épouser un jour. Ça a quelque chose de terre à terre et de vain, et j'ai trouvé ça rassurant: même quelqu'un avec le cerveau de de Beauvoir a pu rêver les yeux ouverts de l'amour en se basant sur une réalité assez maigre – quelques mots et des sourires, par exemple. Un peu comme moi de mes onze à mes vingt ans, en somme.

Ce texte va assez loin dans l'introspection: rêves d'avenir, amitiés, ressentis vis-à-vis de sa famille, de Beauvoir décortique tout. Cela me convient très bien car j'adore l'introspection, mais je préfère le préciser car cela ne plaira pas à tout le monde, notamment si on aborde sa lecture en pensant lire un texte féministe. C'est un peu "de Beauvoir begins"; la femme qui a marqué le XXe siècle n'était pas encore formée à cette époque-là, même si sa pensée s'affirme. Les années suivantes sont racontées dans La Force de l'âge et La Force des choses, que je compte bien emprunter en bibliothèque, en espérant ne pas devoir attendre mille ans pour avoir devant moi un peu de temps et de neurones à leur consacrer s'ils sont aussi épais que celui-ci!

lundi 18 mars 2024

Le Rosier de Madame Husson (1888)

Exception faite de la nouvelle Le Tic, que j'ai lue pour la millième fois dans un recueil thématique sur les vampires fin 2020, je n'avais pas lu Guy de Maupassant depuis 2019, lorsque j'avais lu Notre Cœur. Quatre ans et demi sans Maupassant! Drame! Catastrophe! Affreusité!

Par chance, je suis tombée en bouquinerie sur ce recueil de nouvelles qui ne me disait rien, et je l'ai bien sûr acheté. Sorti en 1888, Le Rosier de Madame Husson réunit quatorze textes écrits de 1883 à 1888, qui étaient parus dans la presse individuellement. Le thème de la femme (séduction, adultère, amour, prostitution ou entretien) me semble en être le fil rouge.

Édition Garnier Flammarion de 1976.

Le Rosier de Madame Husson (1887)
Le texte qui donne son nom au recueil ne parle aucunement d'horticulture. 😂 Madame Husson est, à la base, à la recherche d'une rosière, c'est-à-dire d'une jeune fille symbolisant la vertu féminine. Hélas, personne ne satisfait ses exigences dans sa ville, Gisors... Alors, elle décide de nommer un rosier, Isidore, un jeune garçon à la moralité irréprochable. Bien sûr, tout ça va mal finir, et de manière très amusante.

Un échec (1885)
Une tentative de séduction qui se termine en tentative de viol. Charmant. Heureusement que c'est un échec, comme l'indique le titre.

Enragée ? (1883)
Une femme écrit à une amie pour lui faire part de son difficile voyage de noces. Ce texte a quelque chose d'assez drôle, car la pauvre ne comprend pas ce qu'il lui arrive et se fait tout un film sur le fait qu'elle a la rage; mais en réalité, c'est un portrait assez affreux de la découverte du sexe par quelqu'un qui ne sait même pas que le sexe existe. Le thème était déjà abordé dans Notre Cœur et bien sûr dans Une Vie.

Le Modèle (1883)
L'histoire d'un peintre et de la femme qu'il a aimée et prise pour modèle. Je pense avoir déjà lu ce texte ailleurs, mais je ne sais pas où. C'est cruel...

La Baronne (1887)
Une histoire de vente d'antiquités. Très amusante.

Une vente (1884)
Le jugement de deux hommes accusés d'avoir essayé de tuer la femme de l'un d'eux en la noyant dans un tonneau. Les ravages de l'alcool!! 🤣🤣

L'Assassin (1887)
La plaidoirie d'un avocat défendant un homme qui a tué son patron. Et pourquoi? Parce qu'il était un homme trop vertueux, en quelque sorte!

La Martine (1883)
Une triste histoire à la campagne. Un homme simple et, a priori, pas mauvais, tombe amoureux d'une jeune femme qui lui rend son amour. Hélas, on la marie à un autre...

Une soirée (1887)
Un soldat en permission se rend chez sa sœur à Vannes, dans l'espoir de lui soutirer de l'argent. Hélas, rien ne va se passer comme il l'espérait.

La Confession (1884)
Lol lol lol. Un homme très vertueux, tiraillé de remords, confesse avoir trompé sa femme. Mais à qui ne se confesse-t-il pas... 🤣

Divorce (1888)
Un notaire trouve sa future épouse dans les petites annonces d'un journal. En fait, les annonces de rencontre existaient déjà au XIXe!

La Revanche (1884)
Une pièce de théâtre durant laquelle un homme parle de son ex-femme, dont il a divorcé. Et voilà que ladite ex-femme passe par là... Le contenu sexuel est vachement explicite et pose question pour un lecteur moderne! 🤮

L'Odyssée d'une fille (1883)
Le texte le plus poignant du recueil, dans lequel un narrateur anonyme relate l'histoire désolante que lui a racontée une prostituée l'ayant abordé pour lui proposer ses services. C'est Pretty Woman mais en affreux, et sans happy end.

La Fenêtre (1883)
Un homme fort amoureux accepte de se rendre chez la femme qu'il aime, qui souhaite le connaître mieux avant d'accepter – ou non – ses avances. Sauf que la frustration s'installe, alors il couche avec la domestique...

Bien qu'il ne contienne aucun texte majeur – sauf peut-être L'Odyssée d'une fille, qui brosse un portrait effroyable du destin d'une femme dans un monde d'hommes –, j'ai lu ce recueil avec grand plaisir, parce que Maupassant était bon même quand il n'était pas à son meilleur. Quel grand écrivain!

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